Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/19

Cette page n’a pas encore été corrigée

LMRODUCTION GÉNÉRALE. xiii

^— La fumée de XEmih^ monsieur^ est allée tout entière sur le Conseil, et Dieu veuille gue ses yeux n’en pleurent pas pour longtemps ! »

Les craintes de madame Moultou n’étaient que trop fondées : Genève eut à souffrir pendant bien des années des conséquences de la flétrissure infligée au livre de Jean-Jacques.

Peu de semaines seulement avant la mort de Rous- seau, Moultou devint possesseur des manuscrits que le philosophe lui avait dès longtemps destinés. Le plus important de tous ces manuscrits, alors inédits^ était celui des ConfessionSj le même qui servit pour la première édition qu’on fit de ce livre fameux, et qui, depuis ce moment, a toujours été soigneusement con- servé par les descendants de M. Moultou.

Malgré la noire mélancolie qui porta Rousseau, vers la fki de ses jours, à rompre presque toute relation avec ses anciens amis, et qui produisit un refroidissement apparent dans les rapports intimes qu’il avait eus pen- dant tant d’années avec Moultou, il conservait tou- jours le désir de le revoir avant de mourir, et de le rendre dépositaire des écrits qu’il possédait encore. Voici comment il s’exprime à ce sujet dans un passage des Confessions relatif à sa liaison avec son compa- triote :

a Depuis mon voyage à Genève, je m’étais lié d’a- mitié avec Moultou ; j’avais de l’inclination pour ce jeune homme , et jaurais désiré qu’il vint me fermer les yeux ; je lui marquai ce désir, et je crois