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A L’ABBÉ D’OLIVET.

Bruxelles, 3 février 1725.

Je reçois votre lettre du 30 : l’argument qu’on vous a fait est une pure défaite ; ainsi il ne demande point de réplique : n’y songeons plus. Je suis persuadé de la bonne volonté de celui qui vous a parlé ; mais je ne l’étois pas, comme vous avez pu voir, de celle de l’homme sine quo non. S’il y avoit eu quelque chose à faire de son côté, M. le comte du Luc l’auroit fait. Je n’ai besoin auprès de lui que de moi-même, et la recommandation dont vous me parlez ne feroit pas ce que mes intérêts n’ont pu faire. Si les personnes à qui vous vous êtes adressé veulent lui parler, elles auront de lui la confirmation de ce que nous avons avancé ; mais, pour ce qui est de changer les cœurs, cela ne dépend ni de lui ni de nous. J’aurai tiré au moins ce fruit de la démarche que nous avons faite, de connoître que j’ai en vous l’ami le plus solide et le plus essentiel que je puisse souhaiter.

Je ne suis point du tout fâché qu’on me devine pour l’auteur de la correction de Mariamne ; il n’y a qu’à ne parler de rien et laisser deviner. Puisque vous voulez bien vous char-