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LUCETTE

Hé mais, ma tante pour ce qui est de moi, dame, je ne sais pas que vous dire, car, voyez-vous une fille, enfin, vous comprenez bien.

MADAME MERLUCHE

Voilà une réponse fort claire. Et vous ?

BALIVERNE

Ah ma tante, en vérité, vous demandez là des choses bien extraordinaires. Comment voulez-vous qu'on vous réponde ? Et le moyen d'acheminer la pudeur et la bienséance aux termes d'une déclaration comme celle-là.

MADAME MERLUCHE

Oui ? Voilà donc votre réponse, mademoiselle Lucette ? Et vous, mademoiselle Baliverne, est-ce là tout ce que vous avez à me dire ?

BALIVERNE

Nous ne disons pas cela, mais enfin.

MADAME MERLUCHE

Vous ne dites pas cela, mais enfin. Mais enfin vous ne dites rien. Et moi, qui n'ai pas le loisir de lanterner, je suis votre servante. Faites vos affaires comme vous l'entendrez.

LUCETTE

Ah ! Ma tante, ne vous en allez pas.

BALIVERNE

Mon Dieu, ma tante, que vous êtes pressante ! Vous traitez les sentiments du coeur avec une autorité