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Les foiblesses égarées
Dans les replis de son cœur ?
Prête-moi tes feux propices :
Viens m’aider à fuir les vices
Qui s’attachent à mes pas :
Viens consumer par ta flamme[1]
Ceux que je vois dans mon âme,
Et ceux que je n’y vois pas :

Si de leur cruel empire
Tu veux dégager mes sens. ;
Si tu daignes me sourire,
Mes jours seront innocents.[2]
J’irai puiser sur ta trace
Dans les sources de ta grâce ;
Et, de ses eaux abreuvé,
Ma gloire fera connoître
Que le Dieu qui m’a fait naître,
Est le Dieu qui m’a sauvé.

  1. Viens consumer,… les vices, etc. Le critique que nous venons
    de citer censure vivement cette expression : il ne sait ce que
    veut dire consumer des vices ! Avoît-îi donc perdu de vue la métaphore
    qui prépare et justifie cette expression, qui n’a plus rien
    alors que de naturel ?
  2. Var.
    Si de leur triste esclavage
    Tu viens dégager mes sens ;
    Si tu détruis leur ouvrage.