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Près d’un ami fidèle,
De la saison nouvelle
J’attendrai le retour.


CANTATE XIV.
POUR L’HIVER.[1]


Vous, dont le pinceau téméraire
Représente l’hiver sous l’image vulgaire
D’un vieillard foible et languissant,
Peintres injurieux, redoutez la colère
De ce Dieu terrible et puissant:
Sa vengeance est inexorable,
Son pouvoir jusqu’aux cieux sait porter la terreur ;
Les efforts des Titans n’ont rien de comparable
Au moindre effet de sa fureur.
Plus fort que le fils d’Alcmène,
Il met les fleuves aux fers;

  1. Ce titre seul semblerOit annoncer une espèce de palinodie, un tableau contrasté des plaisirs que procure l’hiver, poétiquement opposé à la description de ses rigueurs. Mais ce n’est point ainsi que l’auteur a envisagé son sujet ; et l’on est surpris et fâché de ne trouver que des vers et de l’esprit, où l’on devoit s’attendre à rencontrer des tableaux et de la poésie. Exposer, en effet, la puissance de ce Dieu terrible, qu’est » ce autre chose, que décrire de nouveau les effets de cette même puissance, dans l’exercice de ses rigueurs et de ses vengeances ?