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Bannissons l’affreuse Bellone
De l’innocence des repas :
Les Satyres, Bacchus, et Faune
Détestent l’horreur des combats.

Veut-on que je fasse la guerre ?
Suivez-moi, mes amis ; accourez, combattez.
Remplissons cette coupe, entourons-nous de lierre.
Bacchantes, prêtez-moi vos thyrses redoutés.
Que d’athlètes soumis ! que de rivaux par terre !
Ô fils de Jupiter, nous ressentons enfin
Ton assistance souveraine :
Je ne vois que buveurs étendus sur l’arène, [1]
Qui nagent dans des flots de vin.

Triomphe ! victoire ! [2]
Honneur à Bacchus !
Publions sa gloire.
Triomphe ! victoire !
Buvons aux vaincus.

Bruyante trompette,
Secondez nos voix,

  1. Je ne vois que buveurs étendus sur l’arène, etc. C’est le dernier trait qui devoit compléter la description de cette aimable orgie. Bacchus a triomphé : amis, ennemis, tout est vaincu, tout nage autour de lui dans des flots de vin. H ne reste plus qu’à célébrer la gloire du vainqueur.
  2. Triomphe ! victoire ! Honneur à Bacchus ! De pareils vers te chantent, pour ainsi dire, plutôt qu’ils ne se lisent : la musique en étoit faite d’avance.