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Thétis, en rougissant, détourna ses regards ;
Doris se replongea dans ses grottes humides,
Et, par cette leçon, apprit aux Néréides
À fuir de semblables hasards.

Tous les amants savent feindre ;[1]
Nymphes, craignez leurs appas :
Le péril le plus à craindre
Est celui qu’on ne craint pas.

L’audace d’un téméraire
Est aisée à surmonter :
C’est l’amant qui sait nous plaire
Que nous devons redouter.

Tous les amants savent feindre ;
Nymphes, craignez leurs appas :
Le péril le plus à craindre
Est celui qu’on ne craint pas.

  1. Tous les amants savent feindre, etc. Cette petite leçon de morale, qui sort naturellement du sujet, ne pouvoit être plus convenablement placée que dans la bouche même de Thétis.