Quelles danses ! quels jeux ! quels concerts d’allégresse
Les Grâces, les Plaisirs, les Ris et la Jeunesse,
Se rassemblent de toutes parts.
Quel songe me transporte au-dessus du tonnerre ?
Je ne reconnois point la terre
Au spectacle enchanteur qui frappe mes regards.
Est-ce la cour suprême
Du souverain des Dieux ?
Ou Vénus elle-même
Descend-elle des cieux ?
Les compagnes de Flore
Parfument ces coteaux ;
Une nouvelle Aurore
Semble sortir des eaux ;
Et l’Olympe se dore
De ses feux les plus beaux.
Est-ce la cour suprême
Du souverain des Dieux ?
Ou Vénus elle-même
Descend-elle des cieux ?
Nymphes, quel est ce Dieu qui reçoit votre hommage ;
Pourquoi cet arc et ce bandeau ?
Quel charme en le voyant, quel prodige nouveau
De mes sens interdits me dérobe l’usage ?
Il s’approche, il me tend une innocente main:
Venez, cher tyran de mon âme;
Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome I, 1820.djvu/414
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