Et bientôt du débris de leurs flèches perfides
Sèment les plaines et les bois.
Tous les Dieux des forêts, des fleuves, des montagnes,
Viennent féliciter leurs heureuses compagnes ;
Et de leurs ennemis bravant les vains efforts,
Expriment ainsi leurs transports :
Quel bonheur ! quelle victoire !
Quel triomphe ! quelle gloire !
Les Amours sont désarmés.
Jeunes cœurs, rompez vos chaînes :
Cessons de craindre les peines
Dont nous étions alarmés.
Quel bonheur ! quelle victoire !
Quel triomphe ! quelle gloire !
Les Amours sont désarmés.
L’Amour s’éveille au bruit de ces chants d’allégrçsse ; [1]
Mais quels objets lui sont offerts !
Quel réveil ! Dieux ! quelle tristesse,
Quand de ses dards brisés il voit, les champs couverts !
« Un trait me reste encor dans ce désordre extrême ;
» Perfides, votre exemple instruira l’univers. »
Il parle ; le trait vole, et, traversant les airs,
- ↑ L’Amour s’éveille au bruit, etc. Tout ce petit poème est plein
de mouvement, de chaleur et d’agrément. Il n’y a pas une de ces
Cantates qui ne puisse offrir un joli sujet au pinceau de l’artiste,
et une riche matière de coniposition au talent d’un grand musicien.