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Pour asile dernier n’a que l’asile même
Dont il fut détourné.

Dis-lui qu’en mes écrits il contemple l’image
D’un mortel qui, du monde embrassant l’esclavage,
Trouva, cherchant le bien, le mal qu’il haïssoit,
Et qui, dans ce trompeur et fatal labyrinthe,.
De son miel le plus pur vit composer l’absinthe
Que l’erreur lui versoit.

Heureux encor pourtant, même dans son naufrage,.
Que le ciel l’ait toujours assisté d’un courage
Qui de son seul devoir fit sa suprême loi ;
Des vils tempéraments combattant la mollesse,
Sans s’exposer jamais par la moindre foiblesse
A rougir devant toi !

Voilà quel fut celui qui t’adresse sa plainte ;
Victime abandonnée à l’envieuse feinte,
De sa seule innocence en vain accompagné ;
Toujours persécuté, mais toujours calme et ferme,
Et, surchargé de jours, n’aspirant plus qu’au terme
A leur nombre assigné.

Le pinceau de Zeuxis, rival de la nature, [1]

  1. Le pinceau de Zeuxis. Jacques-André-Joseph Aved, peintre qui
    se fit, de son temps, un certain nom, dans le genre du Portrait.
    Il fut l’intime ami de Rousseau, et le lui prouva dans des circonstances
    difficiles. — Né à Douai, en 1702 ; mort à Paris, en
    1766.