Page:Rousseau - Œuvres complètes (éd. Dupont), tome 2, Discours, 1824.djvu/30

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-rable à ceux qui l’adoptent, je me garderai de l’attribuer à mes pasteurs, qui ne l’ont pas adopté, de peur que l’éloge que j’en pourrais faire ne fournît à d’autres le sujet d’une accusation très-grave, et ne nuisît à ceux que j aurais prétendu louer. Pourquoi me chargerais-je de la profession de foi d’autrui ? N’ai-je pas trop appris à craindre ces imputations téméraires ? Combien de gens se sont chargés de la mienne en m accusant de manquer de religion, qui sûrement ont fort mal lu dans mon cœur ! Je ne les taxerai point d’en manquer eux-mêmes ; car un des devoirs qu’elle m’impose est de respecter les secrets des consciences. Monsieur jugeons les actions des hommes, et laissons Dieu juger de leur foi.

En voilà trop peut-être sur un point dont l’examen ne m’appartient pas, et n’est pas aussi le sujet de cette lettre. Les ministres de Genève n’ont pas besoin de la plume d’autrui pour se défendre a;

[[#lien a|C’est ce qu’ils viennent de faire, à ce qu’on m’écrit, par une déclaration publique. Elle ne m’est point parvenue dans ma retraite ; mais j’apprends que le public l’a reçue avec applaudissement *. Ainsi, non-seulement je jouis du plaisir de leur avoir le premier rendu l’honneur qu’ils méritent, mais de celui d’entendre mon jugement unanimement confirmé. Je sens bien que cette déclaration rend le début de ma lettre entièrement superflu, et le rendrait peut-être indiscret dans tout autre cas : mais, étant sur le point de supprimer, j’ai vu que, parlant du même article qui y a donne lieu, la même raison subsistait encore, et qu’on pourrait toujours prendre mon silence pour une espèce de consentement. Je laisse donc ces réflexions d’autant plus volontiers, que, si elles viennent hors de propos sur une affaire heureusement terminée, elles ne contiennent en général rien que d’honorable à l’Église de Genève, et que d'utile aux hommes en tout pays.]]

Elle a été réimprimée dans l’édition de Genève, tom- Il du Supplèment