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J. J. Rousseau,

Citoyen de Genève,

A M. D’Alembert.



J’ai lu monsieur avec plaisir votre article Genève, dans le septième volume de l’Encyclopédie. En le relisant avec plus de plaisir encore, il m’a fourni quelques réflexions que j’ai cru pouvoir offrir, sous vos auspices, au public et à mes concitoyens. Il y a beaucoup à louer dans cet article ; mais si les éloges dont vous honorez ma patrie m’ôtent le droit de vous en rendre, ma sincérité parlera pour moi : n’être pas de votre avis sur quelques points, c’est assez m’expliquer sur les autres.

Je commencerai par celui que j’ai le plus de répugnance à traiter et dont l’examen me convient le moins, mais sur lequel, par la raison que je viens de dire, le silence ne m’est pas permis : c’est le jugement que vous portez de la doctrine de nos ministres en matière de foi. Vous avez fait de ce corps respectable un éloge très beau, très vrai, très-propre à eux seuls dans tous les clergés du monde, et qu’augmente encore la considération qu’ils vous ont témoignée,en montrant qu’ils aiment la philosophie, et ne craignent pas l’œil du philosophe. Mais, monsieur, quand on veut