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institution dans quelque coin du monde, à l’instant il faudra que tout l’univers la respecte en silence ; il ne sera plus permis à personne de dire aux autres peuples qu’ils feraient mal de l’imiter ? Voilà des prétentions assez nouvelles, et un fort singulier droit des gens.

Les philosophes sont faits pour éclairer le ministère, le détromper de ses erreurs, et respecter ses fautes.

Je ne sais pourquoi sont faits les philosophes, ni ne me soucie de le savoir.

Pour éclairer le ministère…

J’ignore si l’on peut éclairer le ministère. Le détromper de ses erreurs…

J’ignore si l’on peut détromper le ministère de ses erreurs.

Et respecter ses fautes…

J’ignore si l’on peut respecter les fautes du ministère. Je ne sais rien de ce qui regarde le ministère, parce que ce mot n’est pas connu dans mon pays, et qu’il peut avoir des sens que je n’entends pas.

De plus, M. Rousseau ne nous paraît pas raisonner en politique…

Ce mot sonne trop haut pour moi. Je tâche de raisonner en bon citoyen de Genève. Voilà tout.

Lorsqu’il admet dans un état une autorité supérieure à l’autorité souveraine…

J’en admets trois seulement : premièrement, l’autorité de Dieu ; et puis celle de la loi naturelle,