Page:Rousseau - Œuvres complètes (éd. Dupont), tome 2, Discours, 1824.djvu/209

Cette page n’a pas encore été corrigée

dévoiler aux yeux de la nation les fautes de la législation ? On a tort d’exiger qu’un étranger soit plus savant qu’eux sur ce qui est juste ou injuste dans leur pays.

On ne peut justement dévoiler aux jeux de la nation lesfautes de la législation.

Cette maxime peut avoir une application particulière et circonscrite selon les lieux et les personnes. Voici la première fois, peut-être, que la justice est opposée à la vérité.

On ne peut justement dévoiler aux yeux de la nation les fautes de la législation.

Si quelqu’un de nos citoyens m’osait tenir un pareil discours à Genève, je le poursuivrais criminellement, comme traître à la patrie.

On ne peut justement dévoiler aux yeux de la nation les fautes de la législation.

Il y a dans l’application de cette maxime quelque chose que je n’entends point. J. J. Rousseau, citoyen de Genève, imprime un livre en Hollande, et voilà qu’on lui dit en France qu’on ne peut justement dévoiler aux yeux de la nation les fautes de la législation ! Ceci me paraît bizarre. Messieurs, je n’ai point l’honneur d’être votre compatriote ; ce n’est point pour vous que j’écris ; je n’imprime point dans votre pays ; je ne me soucie point que mon livre y vienne ; si vous me lisez, ce n’est pas ma faute.

On ne peut justement dévoiler aux yeux de la nation les fautes de la législation.

Quoi donc ! sitôt qu’on aura fait une mauvaise