Page:Rousseau - Œuvres complètes (éd. Dupont), tome 2, Discours, 1824.djvu/208

Cette page n’a pas encore été corrigée

RÉPONSE À UNE LETTRE ANONYME,

DONT LE CONTENU SE TROUVE EN CARACTÈRE ITALIQUE DANS CETTE RÉPONSE.

Je suis sensible aux attentions dont m’honorent ces messieurs que je ne connais point, mais il faut que je réponde à ma manière, car je n’en ai qu’une.

Des gens de loi, qui estiment, etc. M. Rousseau, ont été surpris et affligés de son opinion, dans sa lettre à M. D’Alembert, sur le tribunal des maréchaux de France.

J’ai cru dire des vérités utiles. Il est triste que de telles vérités surprennent, plus triste qu’elles affligent, et bien plus triste encore qu’elles affligent des gens de loi.

Un citoyen aussi éclairé que M. Rousseau…

Je ne suis point un citoyen éclairé, mais seulement un citoyen zélé.

N’ignore pas qu’on ne peut justement dévoiler aux yeux de la nation les fautes de la législation.

Je l’ignorais, je l’apprends. Mais qu’on me permette à mon tour une petite question. Bodin, Loisel, Fénélon, Boulainvilliers, l’abbé de Saint-Pierre, le président de Montesquieu, le marquis de Mirabeau, l’abbé de Mably, tous bons Français et gens éclairés, ont-ils ignoré qu’on ne peut justement