Qui semble un noir fantôme, au seuil d’un mausolée,
Traînant un voile blanc.
J’aime quand mon cœur souffre, et fléchit, et succombe
Sous le poids de l’ennui,
A suivre l’Indien aux sources du Lacombe,
Et, calme comme lui,
Sous les verts lataniers, étendu sur la terre,
A l’ombre d’un bouleau,
D’un oeil inattentif, créole solitaire,
Regarder couler l’eau.
Oui, je suis un rêveur ! Vous que l’or inquiète,
De ce stupide écho,
Sans cesse vous venez assourdir le poëte,
Hommes de l’agio !
Oui, je suis un rêveur ! Égaré dans des routes
Vierges de pas humains,
J’ignore hélas ! comment l’argent des banqueroutes
Se cueille à pleines mains !
Je n’ai jamais jeté, sur votre table verte,
L’honneur comme un enjeu :
Non !... à vous l’or ! à moi, dans ma forêt déserte,
La solitude et Dieu !…
Juin 1837.
Page:Rouquette - Meschacébéennes, 1839.djvu/59
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