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LE GRAND SILENCE BLANC

— À la chasse. On m’a signalé un passage important de phoques.

Je prends la mer et tu viens avec moi.

Je veux protester. Kotak maintenant parle avec une volubilité extraordinaire.

— Tu ne peux pas ne pas venir. D’abord cela t’intéressera. C’est une joie de chasser le phoque et puis…

— Et puis ?

— Et puis tu ne peux rester seul éternellement ; Tounya, qui vit dans la terre, est entré dans ta tête, pendant ton sommeil, mais le Corbeau qui nous protège chassera Tounya. Il est tout-puissant, c’est notre Père. Il a ravi au Chariot, notre grand-père, le poisson pour le donner aux Thlinkits, il offrira à Tounya des présents et Tounya fuira dans sa demeure souterraine.

Si tous les dieux esquimaux s’en mêlent, je n’ai qu’à obéir.

Je vais pour prendre ma Winchester, Kotak m’arrête.

— Non, non, pas cette chose.

— Pour chasser, il faut un fusil.

— Inutile.

Et Kotak m’explique que les détonations effarouchent les phoques, peureux à tel point qu’ils restent cinq ou six années sans reparaître dans les régions où ils les ont entendues.

Nous sortons. Il me montre alors ses armes : javelines, harpons, lances. Ce sont, assure-t-il,