vivante dans ma main vivante n’a pu donner la mort…
J’essaye de vagues consolations :
— Ils auront perdu votre trace…
« Comment voulez-vous qu’ils nous retrouvent à présent ? L’ouragan a balayé le trail, bien malin qui pourrait lire sur la neige. Le sillage du traîneau, la griffe des chiens, vos pas, les miens, tout cela est effacé à jamais, admettant toutefois qu’ils essayent. La montagne est peu sûre cette nuit et le démon lui-même ne passerait pas…
Tempest s’agite, va vers la porte basse, renifle et aboie…
Jessie s’affole et crie :
— Les démons ont passé… les voilà… Il n’y a pas de doute, ce sont eux…
Dans le fracas de la tempête, on entend les coups de gueules de la meute harassée et les cris des meneurs qui les excitent…
— Ehahayaha ! Ehoyohooo…
Tempest va s’élancer… Jessie se précipite et tombe devant le chien au moment même où il arrive à la porte. Nous formons, à genoux, un groupe étrange. Le chien nous regarde de ses yeux étonnés.
S’il aboie, nous sommes perdus…
Je prends la tête entre mes bras et je lui dis tout près de l’oreille :
— Tempest, hijo mio, taisez-vous, ne soyez