Quelques gorgées de whisky et surtout la bonne flambée que j’ai faite ranime Jessie qui, en bonne Yukoner, ne s’étonne pas de me trouver à son chevet. On vit de telles histoires dans ce pays !
— C’est vous, Freddy ?
— C’est moi.
Elle me tend la main d’un geste spontané.
— Merci.
C’est tout.
Je sais ce que l’on doit en pareilles circonstances. Je mâche un grognement, qui signifie : « Ça importe peu, pas la peine, vous auriez fait de même… »
Ici, on n’interroge jamais un hôte. On l’accueille, d’où qu’il vienne, où qu’il aille.
Jessie n’est pas trop mal en point. Pourquoi insister ? Du reste, je vous dis, ça n’est point la coutume.
— Vous avez du thé dans la boîte, du café dans le pot, du whisky dans la bouteille, des cigarettes dans ma cantine, voici une peau de