Page:Rouquette - Le Grand Silence Blanc, 1920.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
LE GRAND SILENCE BLANC

mine la nuit de son rayonnement, c’est un soleil de feu d’artifice qui gire, en lançant aux murs des gerbes d’étincelles ; moi, aussi, je suis en or, l’or coule, il ruisselle, il pénètre ma chair comme une pluie, il circule dans mes veines et le sang chassé remonte à mon cœur… je vais mourir, le poids m’écrase…



— Satanée bête ! Que faites-vous là ?

Je me dresse et reconnais Tempest.

— Tempest, mon ami, vous êtes un âne… oui, un âne…

A-t-on jamais vu de semblables manières, un sacré individu qui entre sans crier gare et qui pèse de tout son poids, les pattes sur ma poitrine. Vous croyez qu’il a du remords ? Vous ne connaissez pas l’animal. Il est heureux avec insolence et sa mimique exprime la joie de m’avoir éveillé.

— Hein ! Quoi ? Vous n’y pensez pas, old chap, sortir par un temps pareil ! Allez au diable, mais allez-y seul si telle est votre fantaisie.

Je dis cela pour le principe, car je me connais et je sais que j’en passerai finalement par où