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XX

ADIEU, TEMPEST !


— C’est la dernière heure de mon dernier jour dans la région polaire. Viens, mon chien, viens, mon vieux compagnon, vivons ensemble nos dernières minutes.

Tu vois, mes coffres sont bouclés, on va venir les prendre. Renifle, tourne tout autour. Nous ne les chargerons pas cette fois sur notre traîneau rapide. Ils vont partir, tirés par d’autres chiens. Ils vont partir ! Je vais partir ! Sais-tu ce que contiennent ces mots : partir pour toujours ?

Je vais te quitter, Tempest, tu ne me verras plus jamais, je ne te verrai jamais plus. Tes bons yeux ne rencontreront plus mes yeux, ma main ne passera plus caresseuse sur ton pelage, je ne gratterai plus ta tête et, moi, je ne sentirai plus ta douce langue sur ma joue.