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XV

UNE FAMEUSE PÊCHE


La journée finie on vient au Saloon, où dans le tumulte des cris, la fumée des pipes, le son criard des phonographes et la plainte des accordéons, on laisse aller sa pensée vers des choses lointaines.

On boit pour soutenir son corps brisé. On boit pour oublier les tristesses anciennes, on boit surtout pour boire.

Les deux coudes sur le comptoir, une paille entre les lèvres, je bois.

Une voix m’interpelle :

— Eh bien ! cher garçon, votre pêche ?

— Ma pêche, dites ma chasse.

— Votre chasse ! Je suis véritablement étonné. Ne vous ai-je pas vu partir flanqué de tout un