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LE GRAND SILENCE BLANC

d’enlever le pansement ; la tête de Ralph apparut, nette, sans blessure…

Se voyant démasqué, le bandit eut un geste vers sa ceinture ; il ne put l’achever, vingt poings s’étaient abattus…

Trois garçons partirent sur-le-champ, guidés par Push. Ils suivirent le trail jusqu’au Yukon. Là, la piste remontait vers le nord ; à un jour de marche, ils reconnurent que le trail avait été abandonné pour une piste nouvelle.

À trois milles du point de départ, dans une gorge solitaire, Push poussa des gémissements insensés. Il grattait la neige durcie avec ses pattes… On déblaya la place et l’on trouva d’abord le cadavre des chiens, gelés à bloc, puis celui de Hans Troemsen, qui avait fini là sa carrière de chercheur d’or.

Comme il portait entre les deux omoplates la trace nette d’une balle, les trois compagnons revinrent.

La justice d’alors ne s’embarrassait pas d’enquête ni de paperasses inutiles. Pour le surplus, Ralph avouait.

Il avait manqué à la loi du Nord, il serait pendu… La chose devait arriver un jour ou l’autre à un garçon comme Ralph. La sentence ne l’émut pas. Il avait perdu. Il payerait.

On l’amena, un peu hors la ville, en face du Yukon. Là, il y avait un saule, véritablement confortable pour l’usage auquel on l’employait.