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LE GRAND SILENCE BLANC

filles le trouvaient beau, la tête un peu pâlie dans son maillot de linge…

Il allait porter la santé lorsque quelque chose de hirsute se précipita.

De la porte au comptoir, il y avait bien quinze pieds ; un seul bond et l’espace fut franchi. Les buveurs s’arrêtèrent. La chose : un chien hurlait à la mort devant Ralph.

Quelqu’un dit : « C’est Push. »

— Push ?

— Oui, Push, le chien du Norvégien…

Push, heureux d’être reconnu, arrêta son aboiement et remua la queue. Puis il se livra à un étrange manège : il allait de l’un à l’autre en gémissant, des larmes voilaient véritablement ses regards ; arrêté devant Ralph, l’aboiement devenait rauque et furieux.

Ralph fit bonne figure, il voulut chasser le chien d’un coup de pied ; mais la bête s’élança, furieuse, sur lui. James W. Bilt le retint, au vol, par le collier.

Il apaisa Push d’une tape amicale et s’avançant vers Harrisson, il lui dit :

— C’est le chien de votre compagnon ?

— Oui.

— Il n’était donc pas tombé dans le ravin ?

— Je ne sais… je croyais bien… toutefois…

— Oh !

D’un geste brusque, James W. Bilt venait