Noëls de Provence illuminés de foi naïve… Les Santouns… Les Saints… viennent pour adorer l’Enfant sur la paille de l’étable… Les rois Mages et les bergers, tous si drôlement accoutrés. Un court dialogue persiste que j’entends avec netteté.
Hérode est là, Hérode, le méchant roi tueur d’enfants, le seul qui parle français — parce qu’il est le Roi — le serviteur arrive, vêtu d’une peau de mouton ; il parle provençal, car il est d’une basse origine…
— Cran Rei, vaqui li reis Mages.
Et Hérode, qui parle français parce qu’il est le Roi, étend la main avec majesté et laisse tomber de ses lèvres augustes cette phrase :
— Dizi qui z’entrent…
Et la foule, simple et naïve, de rire…
Je l’entends ce rire avec la voix des cloches…
— Hé là, cher garçon, vous dormez debout…
Et Mac O’Neil me remet d’aplomb avec une bourrade.
Puis, il sort, ayant pris son fouet en cuir de cariboo, pour aller rosser ses chiens qui hurlent à l’unisson de la tempête.