Page:Rouquette - Le Grand Silence Blanc, 1920.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
LE GRAND SILENCE BLANC

replie à moitié l’oreille… Il guette. Il aboie encore, puis il s’élance vers la porte…

J’écoute. Rien. Le sifflement du vent qui passe en tournoyant.

— Quelle idée folle, vouloir sortir… Enfin, allez, si tel est votre désir…

J’ouvre. Un tourbillon de neige me frappe au visage.

— Damné chien !

Tempest est parti comme une flèche ; dans l’enclos, les autres chiens sont réveillés qui hurlent à l’unisson.

— Damné chien !

Je répète l’injure et vais pour refermer la porte, lorsque j’entends soudain une voix claire qui m’interpelle :

— Hello, appelez votre chien, c’est un démon qui me dévorerait tout vif.

J’accours sur la piste. Je siffle Tempest qui vient se ranger près de moi, les crocs dehors, grognant toujours.

— Qui va là ?

— Un ami, Mac O’Neil. Quel temps, camarade !

— Entrez et chauffez-vous.

— Ça n’est pas de refus. Attendez. Ici, Floch, ici, Dark. Tenez votre démon, pour Dieu ! ils vont se battre.

Je saisis par la peau du cou Tempest qui va