Page:Rouquette - Le Grand Silence Blanc, 1920.djvu/122

Cette page a été validée par deux contributeurs.
122
LE GRAND SILENCE BLANC

Les poings du montagnard me rassurent. Le premier qui a dû rire de son couvre-chef a dû être maté depuis longtemps, imposant le respect aux autres, et ceux-là désormais lui ont laissé célébrer en paix, à sa manière, le jour que le Seigneur créa pour le repos.



Je n’étais pas au bout de mes étonnements.

— Voulez-vous me faire l’amitié de venir jusque chez moi ?

Comment refuser une invitation ainsi faite ? J’opine du bonnet et je suis l’homme-qui-porte-un-chapeau-haut-de-forme et dont la redingote bat les talons. César Escouffiat me fait les honneurs de chez lui ; devant la porte de sa hutte, il s’efface pour me laisser passer.

— Vous m’excusez, dit-il.

Et brossant du revers de sa manche son chapeau, il l’enveloppe dans un papier de soie, puis l’enferme, soigneusement, dans un coffre de bois. Il relève, l’un après l’autre, les pans de sa redingote et s’assied.

— Vous m’excusez, répète-t-il, la demeure du sage est simple, mais la sagesse se développe par-