chiens, Français, des Espagnols parfois et des Italiens, mais qui résistaient peu devant les rigueurs du climat.
Je ne dis pas, le métier est rude, car il ne suffit plus — comme jadis — de tamiser les alluvions aurifères, ou d’arracher à même le roc, sans grand travail ni peine, le quartz receleur de pierre jaune.
Depuis longtemps, les creeks sont abandonnés, ne donnant plus un cent de « paye ». Les mineurs ont renoncé ou sont montés plus au nord, où la vie est plus âpre, où le sol défend mieux son secret.
Savez-vous, garçon, que sur la Porcupine, une équipe de mineurs a dû défoncer neuf mètres de glace avant d’arriver à la terre meuble ! Ceux qui, comme moi, partirent à l’aventure, un pic sur l’épaule, ont peu de certitude d’arriver à un résultat. Les vieux Yukoners ne trouvent plus une once d’or, livrés à leur seule ressource.
Ah ! les mines d’aujourd’hui ! Il faut être plusieurs fois millionnaire pour être mineur ; et des prospecteurs, et des machines électriques, des grues, des défonceurs, des concasseurs, un matériel du diable qu’ils amènent par des sentiers d’enfer.
Être mineur aujourd’hui, c’est le bagne. Le vieux libertaire d’autrefois allait, venait, comme un loup des prairies ; maintenant, il est domestique comme un chien de ville.