Page:Rouquette - La Nouvelle Atala, 1879.djvu/97

Cette page n’a pas encore été corrigée

n’apparteniez pas au Très-Haut ; si vous ne portiez pas le voile mystique des vierges consacrées ; si vous étiez libre encore de choisir et de vous donner ; Atala, oh ! Atala ! Je vous dirais… »

Il n’acheva point…

Atala jeta un cri perçant, et s’évanouit !

A ce moment, le ciel s’obscurcit ; le roulement du tonnerre ébranla toute la forêt retentissante ; on entendit de tous côtés les whip-poor-wills s’appeler d’un accent aussi plaintif que tendre ; à la voix mugissante du taureau, libre encore de tout joug, répondit la voix plus sonore de la génisse errante, inquiète et agitée ; les rauques poumons des crocodiles fatiguèrent les échos de leurs rugissements prolongés ; l’atmosphère exhala une odeur de soufre ; toute la nature était dans cette profonde consternation, qui précède un grand orage.

Pâle, immobile, stupéfait, Hopoyouksa contemplait Atala, étendue sur les herbes, dans un état d’insensibilité voisine de la mort ; elle respirait à peine ; son sein oppressé soulevait de temps en temps le mantelet d’hermine qui le recouvrait avec une chaste négligence. Etoile et Pâlki la gardaient, les yeux flamboyant d’une menaçante vigilance.

Tout à coup, un nuage se déchira ; l’éclair qui en sortit illumina la forêt ; et la foudre, en fracassant un pin, en fit voler un éclat qui se planta dans la terre, à quelques pas de Hopoyouksa ; un