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l’océan ; je suis venu chercher le calme dans les forêts d’Amérique ; j’ai erré de désert en désert, jusqu’aux bords de la rivière Itoumikbi, dans l’Alabama ; c’est là que j’ai rencontré… »

« Continuez, noble exilé, dit Atala, avec un mélancolique sourir ; votre grande infortune me touche ; l’étranger est l’envoyé de Dieu ; on lui doit les égards les plus délicats, et l’accueil le plus généreux ; il faut lui céder la première place à chaque foyer hospitalier ; parlez ; je vous écoute avec l’oreille d’un cœur bienveillant et sympathique ; je me sens attirée vers vous comme vers un père. »

… « C’est là, disais-je, que j’ai rencontré une jeune Indienne, de la tribu des Chactas ; je l’ai aimée ; je l’ai épousée ; j’ai eu d’elle une fille ; mais, pendant une nuit où je m’étais absenté, elle disparut ! J’ai cherché en vain les traces de sa fuite ; je l’ai pleurée ; j’ai pleuré ma fille ; je me pleure moi-même, tant je suis malheureux ! M’a-t-elle abandonné ? A-t-elle été enlevée… O Pakanli, ô Fleur la plus belle du désert ! O fille, aussi belle que ta mère ! —O Pakanli, où es-tu ? Es-tu vivante encore ? Es-tu déjà endormie dans le sein glacé de la terre ? J’interroge, j’appelle, je crie ; tout se tait ; aucune voix ne répond à ma détresse lamentable… O vous, qui avez épousé Dieu ; ô vous, qui êtes aussi belle, et plus belle que Pakanli ; ô vous, qui ressemblez tant à cette, femme idéale, que j’ai tant aimée ; ô Atala, si vous