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qui prend ses mouvements désordonnés pour des élans vers le bien et le progrès, vers l’avenir que lui promet ce génie insensé qui lui crie sans cesse : En avant ! … Et ce siècle, cependant, recule, en croyant avancer ! Toutes ses inventions ne favorisent que le progrès matériel ! Il est à la remorque de la matière ! La rapidité ne lui sert que pour s’appesantir davantage ! Il est écrasé sous le poids de ses passions animales ! Il a attelé l’esprit au char de la chair ! La machine remplace partout l’intelligence ! C’est le règne ténébreux de la Bête ! Ce siècle fait trop de bruit et il aime trop l’éclat, la publicité, pour faire le bien et le bien faire ; pour être grand et fort, grand dans sa force tranquille ; et fort, dans sa grandeur qui domine et terrasse les révolutions ! Il n’a pu s’élever jusqu’à l’unité royale ; il est descendu plus bas que les majorités démocratiques : L’aigle a cédé l’empire aux oiseaux de nuit ! On a vu naître un Bonaparte, un Louis-Philippe, au lieu d’un Charlemagne ! Où est l’imposante pyramide qui s’élève, pour dominer l’immense nudité, la morne solitude de ce désert, dans cette solitude, au milieu de cette incommensurable uniformité, on a entendu le blasphème satanique, au lieu de l’hymne céleste ! Il a fallu tout l’esprit de Joseph de Maistre, tout le génie de