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pire ; ses yeux s’ouvrent ; elle peut parler ; elle peut se mouvoir ; elle est entièrement revenue à elle-même.

« Je t’ai sauvé la vie, ô Rosalie ! dit alors le frère de Lossima ; mais qui me sauvera de la mort ? » « C’est moi, » répond Rosalie. « N’approche pas,—recule,—et tombe à genoux,—et prie pour nous, » réplique le jeune guerrier. »

Et elle tombe à genoux,—et elle prie ainsi : « O Marie ! Mère de mon Dieu, Mère-Vierge, Reine puissante, vous pouvez tout ; mes larmes vous disent assez ce que je demande : Intercédez pour nous après notre Fils, qui ne peut rien vous refuser ! »

En se relevant, elle dit à Issabé, qui tenait toujours le serpent : « O noble enfant des forêts, brave guerrier, habile chasseur, héroïque fiancé, Issabé, Issabé ! tu n’es pas chrétien ! » « Rosalie, répondit l’enfant des forêts, il y a longtemps que je désire de l’être ; l’exemple d’Atala et de ma sœur, ton exemple, ô chaste fille de la nuit, tout me faisait comprendre que votre Dieu est le vrai Dieu : Oui, je voudrais connaître, aimer, adorer et servir le même Dieu que toi ! » « Ah ! noble enfant du désert, malgré mon amour pour toi, je sentais une froide barrière entre nous ; cette barrière de glace va tomber ; hâtons-nous ; le danger est imminent ; le temps presse ; l’heure approche ; nous sommes sur le seuil de l’éternité,… Ecoute et réponds :