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sation vieillie. On a trouvé chez les Sauvages des commencements de toutes les coutumes et de toutes les lois des Grecs, des Romains et des Hébreux. Une civilisation d’une nature différente de la nôtre aurait pu reproduire les hommes de l’antiquité, ou faire jaillir des lumières inconnues d’une source encore ignorée. Qui sait si nous n’eussions pas vu aborder un jour à nos rivages quelque Colomb américain venant découvrir l’Ancien-Monde ? »

Il y a l’intuition du génie et l’intuition du cœur : L’illustre écrivain de la vieille Armorique avait au plus haut degré ces deux intuitions : Il devina l’Indien, il l’admira, il l’aima ; et, s’identifiant avec sa civilisation, il en fut le chantre sympathique : Son enthousiasme égala son admiration et son amour.

Mais, si l’Atala de Chateaubriand, lorsqu’elle se présenta dans le monde littéraire, fut accueillie avec une si froide et studieuse incivilité par un abbé Morellet, un Joseph Chénier, et quelques autres critiques, aussi peu gracieux que ceux-là, quel sera donc l’accueil que recevra la Nouvelle Atala, lors-