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l’invincible Hercule du Pouvoir pour assommer de sa massue les bêtes féroces du Voltairianisme, et nettoyer les écuries infectes des bandes noires de l’aveugle et sauvage révolution ! Il faut le boulet rouge pour crever la trombe qui obscurcit le ciel et menace la terre. Ah ! si je faisais partie du Conseil des rois, la société serait bientôt purgée de cette monstrueuse engeance qui lui rouge les entrailles ! … « Etre ou ne pas être, » gouverner ou être gouverné, voilà la question ! Question de vie ou de mort ! Vaincre ou être vaincu, régner ou mourir, voilà l’alternative ! Si le pouvoir n’use pas de la force contre les révoltés abuseront de la force contre le pouvoir ! Il n’y a que la force de l’unité qui puisse contenir dans l’ordre les turbulentes majorités ! »

S’animant de plus en plus, et de plus en plus indigné, il disait avec autant de tristesse que d’étonnement : « On m’a blâmé de quitter la France ; on aurait voulu m’y retenir : Comment se soumettre à un gouvernement qui s’affranchit de Dieu, et à une société qui contredit la nature ? Devais-je rester au milieu d’elle, pour faire naufrage avec elle ? Devais-je demeurer sur le navire qui allait sombrer ? N’est-il pas permis à celui qui voit le danger,—lorsqu’il est sans remède,—de chercher un moyen de salut ? Rester sur le navire qui va périr, ce n’est pas montrer du courage ; c’est partager l’aveugle obstination de