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Heureux celui qui n’est pas obligé de commander ! Heureux, qui n’étant point l’esclave d’autrui, n’a point la folle ambition de faire d’autrui son esclave ! » Et qu’il avait raison aussi, le savant évêque d’Avranches, lorsqu’il disait : « Pour les conquêtes et le gouvernement des États, en bonne politique, la brutalité est nécessaire. » Ce n’est pas par la douceur, ce n’est pas par la bonté, ce n’est pas par l’amour que l’en obtient quelque chose des hommes ; non ! C’est par la crainte qu’inspire la force ; l’autorité sans la force, et sans la force qui est aussi prompte qu’irrésistible, n’est qu’un rêve d’utopiste. On ne fait valoir la raison, on ne fait régner la justice, on ne maintient l’ordre que par la force ! … La force du droit est dans le droit de la force. La raison du glaive et du sabre, c’est la folie ingouvernable des hommes. Régner, gouverner, c’est diviser, classifier, ordonner, tout rapporter et soumettre à l’unité, qui se rapporte elle-même et se soumet à Dieu. La révolution appelle, nécessite, et justifie la dictature ! Si les rois ne s’entendent pas pour étouffer la révolution appelle, nécessite, et justifie la dictature ! Si les rois ne s’entendent pas pour étouffer la révolution, nous aurons bientôt l’invasion des barbares, le despotisme militaire, et la boue, et le sang, et l’anarchie, et le chaos ; nous aurons le désordre ténébreux et l’horrible confusion de l’enfer ! Les foudres du Vatican ne suffisent pas pour faire taire et terrasser l’Esprit du mal, le monstre impie ; il faut encore la voix suprême et les fulminantes brutalités du canon : Il faut