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RÉFLEXIONS PRÉLIMINAIRES

Christophe Colomb et Chateaubriand ont compris les Indiens ; ou plutôt, ils les ont devinés, parce qu’ils les ont aimés. Le premier a fait le plus grand éloge de ces peuples naïfs ; le second parle ainsi de l’homme des forêts primitives : « L’Indien n’est pas sauvage ; la civilisation européenne n’a pas agi sur le pur état de nature, elle a agi sur la civilisation américaine commençante ; si elle n’eût crée quelque chose ; mais elle a trouvé des mœurs et elle les a détruites, parce qu’elle était plus forte, et qu’elle n’a pas cru se devoir mêler à ces mœurs… Ecartant un moment les grands principes du christianisme, mettant à part les intérêts de l’Europe, un esprit philosophique aurait pu désirer que les peuples du Nouveau-Monde eussent eu le temps de se développer hors du cercle de nos institutions… Nous sommes réduits partout aux formes usées d’une civili-