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bien loin ! … Aussi, elle disparut pendant une nuit, et s’enfonça dans les bois, à l’aventure, guidée par je ne sais quel instinct qui va droit à l’objet où l’amour le conduit : Et, cet objet, elle le trouva !

Un soir, à l’heure où le whip-poor-will commence son chant plaintif et monotone, Rosalie rencontra un sentier étroit ; elle suivit ce sentier, en hâtant le pas ; elle arriva au Grand-Ermitage !

Pâlki ouvrit de grands yeux étonnés, Etoile poussa un étrange aboiement, et Atala demeura muette et immobile ; mais son cœur battait, mais ses yeux disaient : « C’est elle ! c’est Rosalie ! » Et elles se jetèrent dans les bras l’une de l’autre ! Leurs larmes parlaient plus haut que ne l’eussent fait leurs paroles !

Lorsque se fut calmée la première émotion de cette soudaine entrevue, après une si longue séparation, Atala rompit le silence la première : « Dis-moi, Rosalie ; réponds vite : Mes parents sont-ils encore vivants ? » « Oui, maîtresse, répondit Rosalie, ils sont vivants, et ils habitent la même maison. Permettez-moi de ne rien dire de plus : Un jour, je vous raconterai tout ce qui vous intéresse ; oui, tout ! »—Atala cessa de l’interroger.

Des semaines et des mois s’écoulèrent, sans que la bonne négresse et la sublime Solitaire pussent se lasser d’être ensemble et de s’entretenir des choses de leurs jeunes années ; elles se