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CHAPITRE V


Il y avait longtemps qu’Atala vivait seule avec Lossima, Pâlki et Etoile. Elle se demandait souvent, si la maison où elle était née existait encore, si ses parents y habitaient toujours, et si la jeune négresse Rosalie, qui lui avait été donnée, qu’elle aimait tant et qui la suivait partout, pensait quelquefois à celle qui n’a pu l’oublier, malgré la distance et le temps, qui font oublier si vite ce que l’on a aimé le plus fortement.

O amitiés de l’enfance, ô souvenirs de l’adolescence, que vous attendrissez le cœur et adoucissez l’amertume des tristesses de la vie ! Les lianes ne s’attachent pas avec plus de force au vieux chêne que vous ne vous attachez à l’objet que la distance ne fait qu’embellir et le regret rendre plus cher !

Comme le père d’Atala était d’un caractère froid, sec et dur, et sa mère follement éprise des plaisirs, du bruit et de l’éclat, elle était obligée de se replier sur elle-même, et de chercher autour d’elle des objets plus en harmonie avec ses instincts, ses goûts et ses aspirations ; et elle trouvait dans la bonne et mélancolique Rosalie une compagne qui la comprenait et une amie qui sympathisait avec elle… « O Rosalie, où es-tu ? O ma compagne, ma confidente, ma gardienne,