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prière, à genoux, au pied d’un arbre aux longs voiles de mousse, il s’arrêta soudain, en se tapissant dans les herbes : Il était sous l’influence d’un charme irrésistible ; il ne voulut plus quitter sa nouvelle maîtresse ; et, comme il avait, au milieu du front, une tache en forme d’étoile, elle le nomma Etoile. La biche dormait à côté du chien, et le chien et la biche aux pieds de leur maîtresse : Quel peintre aurait pu rendre ce tableau primitif ? Atala, Pâlki et Etoile ne se séparaient jamais, ni pendant leurs courses, ni durant leur repos. Plus d’une fois, Pâlki et Etoile, toujours ensemble, servirent leur extatique maîtresse, en l’avertissant de quelque grand danger prochain, ou en la protégeant contre la silencieuse approche du redoutable serpent à sonnettes ; ils savaient comment combattre et chasser cet insidieux ennemi, qui a la puissance de fasciner la proie vivante qu’il convoite, en lançant de ses yeux et exhalant de son corps un fluide empoisonné : Ces deux gardes fidèles défendaient les abords de sa sainte solitude avec une vigilance qui équivalait à une clôture et des grilles.

La jeune Indienne, qui était venue pour partager la solitude d’Atala, et qui se nommait Lossima, Fleur-du-Soir, demeurait à quelque distance du Grand-Ermitage, sur le bord d’un petit lac, le lac Okatta.

Sa cabane était bâtie avec des cannes liées