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CHAPITRE IV


Atala était poète ! Dire qu’elle était poète, c’est dire qu’elle aimait les fleurs, le étoiles, tout ce qui est gracieux, tout ce qui est beau, tout ce qui est sublime, tout ce qui reflète l’Idéal et touche aux voiles de l’Infini ; c’est dire qu’elle était l’initiée de la grande nature primitive, l’initiée dans ses plus profonds enseignements et ses plus chastes mystères d’amour exalté.

Solitaire, elle avait interrogé la primitive nature, et la primitive nature lui avait répondu ; elle lui parlait par toutes ses voix, et se dévoilait à elle d’autant plus qu’elle était plus unie à Dieu. Autant par instinct que par étude, elle connaissait les propriétés des fleurs, des graines, des feuilles, des écorces et des racines ; les vertus de tous les simples ; celles des gommes, des baumes et des résines ; celles des sources minérales, dont les eaux salutaires vont se mêler aux grandes eaux des rivières.

Elle distinguait à la première vue, et par une sorte d’intuition rapide, les fleurs qui sont plus immédiatement sous l’influence du soleil de celles que domine l’influence de la lune ou des étoiles ; celles du jour de celles de la nuit et du crépuscule ; celles qui aiment la lumière de celles qui se plaisent dans l’ombre ; celles de la terre