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CHAPITRE II


Les parents et les amis d’Atala firent encore, pendant quelques semaines, de journalières recherches pour trouver au moins ses restes dispersés par les oiseaux de proie ou les animaux carnivores : Tout fut inutile : Mais l’enfant n’était pas mort de faim, elle n’était pas dévorée des bêtes féroces ; elle avait conquis toutes les difficultés et pris possession de son nouvel empire comme si elle y était née et y avait toujours vécu.

Dès son enfance, elle avait fait vœu de virginité ; et, à l’âge de raison, elle avait renouvelé ce vœu ; Mais elle gardait ce secret au fond de son âme, où brûle la lampe mystique qui éclaire les hautes pensées de l’éternité.

Elle avait beaucoup lu la Bible, l’Imitation de Jésus-Christ, les Vies des Saints, et toutes ces pages ravissantes que le génie a illuminées de ses splendeurs immortelles. Son cœur était rayonnant de l’idéal de ces lectures poétiques, idéal qui entretenait en elle le feu de son exaltation virginale.

Pendant quelque temps, elle regretta beaucoup ses livres, et elle fut tentée de sortir de sa solitude pour s’en emparer, sans être aperçue ; mais elle ne céda pas à cette tentation : Elle avait devant ses yeux le Grand Livre, où Dieu se manifestait à