Page:Rouquette - La Nouvelle Atala, 1879.djvu/17

Cette page n’a pas encore été corrigée

parents, sans s’en apercevoir, et sans qu’ils s’en fussent aperçus ; elle se sépara d’eux, en cherchant des fleurs, et en écoutant le chant d’un moqueur, qui, volant d’arbre en arbre, l’attirait par la magie de sa voix inépuisable en accords variés qui imitent tout, et restent inimitables.

Lorsque les deux parents inconsolables s’aperçurent qu’ils avaient perdu leur unique enfant, après de longues et vaines recherches, ils s’en retournèrent à la maison déserte et silencieuse. En moins d’une heure, tous les chasseurs de l’endroit instruits de l’événement malheureux, étaient partis avec leurs chiens pour battre le bois en tous sens, appelant de toute la force de leur voix, et par leurs cris répétés, les coups de fusil et les sons de la cloche éveillant tous les échos d’alentour, et portant l’alarme au fond de toutes les retraites les plus cachées ; ce fut en vain ; les échos répondirent à leurs appels plaintifs, mais la voix d’Atala garda le silence ; elle fut effrayée de tout ce bruit confus, et s’enfonça dans une solitude plus profonde et plus inaccessible. Enfin, la nuit vint ; les cris cessèrent ; le silence et l’obscurité prirent possession de l’immense désert : Atala était en sûreté. Ces mêmes recherches, cependant, furent recommencées pendant plusieurs jours ; mais, chaque fois, avec le même insuccès : On perdit enfin tout espoir, la croyant morte de faim ou dévorée par les bêtes sauvages. Rien ne pouvait consoler les parents de la perte