éloquentes, si dramatiques, si attendrissantes. Après cette lecture vous vous sentirez meilleur ou du moins plus porté au bien. Cette œuvre pacifie et fortifie le cœur. Il y a dans ce poèmeéclos au désert, comme dans la nature, une puissance d’apaisement ineffable ; mais pour comprendre les beautés symboliques de la création, il faut la pureté du cœur et du regard.
« La Nouvelle Atala aura peut-être ses négateurs, ses détracteurs, comme sa glorieuse aînée. Qu’importe ? Le triomphe, partout comme à Rome, est accompagné d’insulteurs poursuivant de leurs clameurs impuissantes le char du triomphateur. On opposera l’ancienne Atala à la nouvelle, la mère à la fille, comme on opposait Bernardin de Saint-Pierre à Chateaubriand ; comme on a dit que Graziella n’était qu’une pâle copie, un pastiche de Paul et Virginie ! Comme si la pensée, comme la voix humaine, n’avait pas mille accents divers ! Comme si le beau, le vrai beau n’avait pas mille interprétations possibles ! Comme si la variété dans l’unité n’était pas la loi de l’art comme la loi de la nature ! Comme s’il n’y avait point place au soleil littéraire pour l’épanouissement de toutes les grandes imaginations créatrices ! Si de hautes pensées exprimées dans un langue digne d’elles ; si de belles et éblouissantes images puisées à la vive et grande source de la solitude ; si un doux et profond sentiment de la nature, de ses joies et de ses tristesses ; si un magnifique drame, dont le théâtre est le désert, « l’empire des grandes passions ; » si des pages rappelant souvent les plus belles de Chateaubriand sans une ombre d’imitation ou de réminiscence ; si un