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écrite dans une langue harmonieuse, toute spontanée, pittoresque, colorée, pleine de fraîcheur, de limpidité, de grâce, de jeunesse : Rarement la langue française, ce marbre rebelle, a été sculptée à coups de ciseau plus audacieux, plus fermes, plus sûrs.

« La Nouvelle Atala ! Ce titre pourra paraître ambitieux. Ah ! loin de l’auteur toute idée de rivalité avec l’incomparable génie de l’Homère breton. L’œuvre de Chahta-Ima est comme une efflorescence d’une resplendissante et grandiose imagination : Le génie de Chateaubriand a jeté une poussière fécondante sur cette terre de la Louisiane qu’il a immortalisée, et de cette poussière est née la Nouvelle Atala.

« Cette œuvre est celle qui résume le plus le talent si varié et si souple de l’auteur. Il y a mis toute son âme, toute sa vie. C’est un cri de son cœur. Dans un siècle affamé de jouissances matérielles, il convie l’âme aux plus sublimes aspirations idéales ; il nous soulève, il nous enlève, il nous élève aux plus hautes sphères de l’Infini, où nous respirons un air qui n’est pas de la terre et qui nous la fait oublier.

« Si vous voulez apprécier la Fille de l’Esprit à sa juste valeur, il faut lire cette émouvante légende, à la fois chaste et passionnée, à la campagne, dans les forêts, sous les grands arbres inspirateurs où elle est éclose, où elle s’est épanouie, comme une de ces fleurs sauvages de la solitude, que nul œil profane n’a vues, que nul pied profane n’a foulées, et qui n’exhalent leur parfum que pour Dieu. Lisez ce livre dans la retraite, avec recueillement ; lisez-le avec une attention bienveillante, sympathique, fraternelle. Laissez-vous entraîner au courant de ces pages si