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besoin de dire qu’elle est une enfant du désert, d’un teint foncé, mais cependant ayant une beauté qui lui est propre ; et on nous assure que c’est là une ressemblance parfaite de l’héroïne, qui a assez de sang caucasien dans ses veines pour nous aider à comprendre ce qu’il y a de particulier dans le caractère de ses traits. L’expression contemplative de ce visage, en même temps que l’étonnante régularité qu’on y remarque, nous fait penser à une des études Rafaëlesques ; Et cependant l’ensemble de cette tête dénote évidemment le type indien.

« Il est à regretter que le manque d’espace nous empêche de rendre au livre une sorte de première justice, en essayant d’en traduire quelques-uns des passages les plus splendidement éloquents ; mais nous espérons pouvoir le faire plus tard. Pour le moment, nous ne pouvons qu’appeler l’attention sur ce remarquable et magnifique morceau de composition, qui tient de l’idylle par le sentiment, qui se distingue par le ton chaud et brillant de son coloris, et qui est précieux comme un exemple unique d’inspiration romantique que nous devons à l’expérience et aux observations de quelqu’un qui a passé presque toute sa vie dans la solitude du désert. Nous ne pouvons terminer sans donner à nos lecteurs ce court extrait, qui réfléchit d’une manière si parfaite l’esprit de l’auteur :

« Atala parlait à Dieu, elle se parlait à elle-même, mais elle parlait peu aux autres et oubliait ce qu’ils avaient dit ; les autres ne l’auraient pas comprise ; elle était pour eux un mystère et un scandale ; en elle, l’intuition atteignait au plus haut sommet de l’idéal ravissant ; identifiée avec la primitive et sau-