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« Lorsque j’interroge la nature, les perles me renvoient aux pierres précieuses ; les pierres précieuses, aux fleurs ; les fleurs, aux oiseaux ; les oiseaux, aux étoiles, au soleil ; et le soleil, à Dieu : Il est le commencement, le milieu et la fin ; tout rayonne de lui : Comment fuir celui qui est partout ? Pourquoi le fuir ? Pourquoi ne pas se jeter et se perdre dans l’abîme de son amour ?

« Si j’avais aimé une créature mon amour l’aurait consumée, comme le feu consume la paille. Le poids de mon amour aurait brisé ce frêle roseau, comme la foudre brise le cèdre. O mon Dieu, je n’ai jamais aimé que toi, parce que toi seul tu pouvais offrir un foyer assez ardent pour que mon amour ne s’y éteignit pas.

« L’immensité de la savane est comme l’immensité de la mer : Elle attire et repose l’âme.

« Une goutte d’eau pourrait-elle désaltérer une âme qui a bu à la grande coupe de l’océan divin ?

« Pourquoi demander aux créatures ce qu’elles n’ont pas ? Ne demandons qu’à Dieu seul ce que Dieu seul possède et peut donner.