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et Atala, par la généalogie de sa mère, remontait jusqu’à Shouloush-Houma, Souliers-Rouges, grand guerrier et habile diplomate de la noblesse indienne : Elle participait donc au double éclat des deux noblesses extrêmes,—celle de la civilisation et celle de la nature.

Hommes des cités, qui lirez cette légende indienne, ne vous étonnez pas que cette enfant naïve des forêts n’ait pas voulu de votre vieille civilisation ; et que, éclose dans le désert, elle ait voulu y mourir : Il est doux de voir se coucher le soleil là où on l’a vu se lever ; il est doux d’avoir sa tombe là où fut son berceau !

Heureux ceux-là que le vent glacé de l’exil n’a pas poussés si loin, qu’ils ne voient plus les accents de la langue nationale.

Hommes du bruit et de l’éclat, hommes de la publicité, ne cherchez pas à pénétrer le mystère dont Atala a enveloppé sa vie ; ne soulevez pas les voiles qui recouvrent la tombe et le souvenir de celle qui a vécu solitaire, et n’a aimé que Dieu seul.