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chante ton chant d’éternelle extase, dans l’éternel amour ! L’Absolu, l’Infini et l’Immuable sont à toi, ô glorieuse Fille de l’Esprit ! »

Lorsque le rude et énergique missionnaire des Indiens, qu’on eût pris pour l’un d’eux, acheva son panégyrique éloquent, où il mit tout l’enthousiasme de son admiration pour la noble Fille de l’Esprit, un sourd murmure d’abord, et ensuite un orageux applaudissement remplit la forêt, comme les notes les plus tonnantes de l’orgue remplissent une grande cathédrale gothique. Après cet orage d’applaudissement succéda un silence profond, une tranquillité aussi solennelle qu’imposante : La nature tout entière semblait participer à cette fête de mort, ou plutôt à cette fête d’immortalité. Etoile et Pâlki eux-mêmes paraissaient pénétrés de la grandeur de ce deuil naturel, mais ils ne pouvaient éprouver en même temps cette joie religieuse, qui contient les promesses de l’éternité et adoucit les regrets du temps.

Atala fut inhumée, tout près du Grand-Ermitage, au pied d’un chêne, sous lequel, pendant la vie, elle avait coutume de prier des heures entières, le matin et le soir. Dans cet endroit tranquille, on a toujours vu, depuis sa mort, fleurir une fleur plus rouge que le corail, et que les Chactas appellent Shiloup-ine-Tôbi, la fleur des Esprits.

Le lendemain de la mort d’Atala, Lossima prit