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mais elle a aimé la nature ; elle s’est rapprochée d’elle ; et en se rapprochant d’elle, elle s’est rapprochée de Dieu ; elle a senti que Dieu était plus près d’elle, à mesure qu’elle était plus éloignée des hommes.

« Réjouissez-vous donc, habitants de ces grandes forêts, d’être à l’abri de cette orgueilleuse barbarie que l’on appelle la civilisation du dix-neuvième siècle ; cette fausse et vaine civilisation, elle est aussi éloignée de Dieu que de la nature ; n’enviez et ne recherchez rien de tout ce que ce siècle estime et vante comme un progrès : et, tranquilles dans votre simplicité, ne vous mêlez pas à ses luttes stériles et à ses discussions orageuses : Le bonheur est dans le calme, et le calme est dans la solitude : Suivez l’exemple d’Atala, et vivez comme vos pères ont vécu !

« Celle qui repose là, cette douce colombe, après avoir vécu dans la solitude, après avoir fait entendre ses gémissements dans l’exil, elle s’est envolée vers la patrie céleste ; elle y brille comme une étoile ardente : Stella ista sicut flamma coruscat.

« Mais cette vierge, comment a-t-elle conquis le ciel ? Elle l’a conquis en faisant la volonté de Dieu, en suivant sa vocation, en remplissant sa mission spéciale : L’Esprit de Dieu souffle où il veut, et vous ne savez d’où il vient ni où il va. L’astre qui sort de son orbite devient la comète ; l’âme qui n’est pas dans la voie que Dieu lui avait