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la plus vive tendresse et la plus vigilante sollicitude ; elle fut visitée par les plus habiles médecins, et rien ne fut épargné pour la sauver ; mais, malgré tous les soins, et les remèdes prodigués avec un rare dévouement,—elle mourut !

« Son enfant, continua toujours Rosalie, avec une voix plus émue, son enfant fut adoptée par cette famille noble, émigré en Amérique, et vivant dans une obscurité recherchée. Elle était l’unique enfant de la maison ; et tous les soins, toutes les caresses, tous les cadeaux étaient pour elle seule. Lorsqu’elle fut d’âge, on la mit dans un Couvent, où elle apprit avec tant de facilité et fit de tels progrès, qu’on l’y regarda comme un grand prodige : Mais, sortie du Couvent, et revenue sous le toit paternel, elle paraissait en proie à une tristesse profonde ; elle suivait des yeux le vol des oiseaux ; elle regardait souvent du côté des grands bois ; elle allait s’asseoir sur le bord du fleuve qui coulait devant sa maison ; elle soupirait et gémissait, languissante et malheureuse au milieu du luxe qui l’entourait, des caresses qu’on lui prodiguait et des cadeaux dont elle était comblée : Enfin, ses parents s’inquiétèrent ; et, ayant consulté plusieurs médecins, il fut décidé qu’on la conduirait dans une campagne sauvage, éloignée de tous les objets que l’on supposait pouvoir produire sur elle une impression funeste. Pendant une excursion dans la forêt voisine de leur nouvelle demeure, ses parents